mardi 12 juillet 2011

Frédéric Joli, porte parole du CICR en France. Il s'explique sur l'accord de libre circulation, donné au CICR, par le gouvernement syrien. Il revient également sur les principales missions qu'effectuent les équipes de la Communauté Internationale de la Croix Rouge en Syrie et parle de cette notion de neutralité qui leur donne indéniablement plus de légitimité aux yeux des différents gouvernements.

Les violences se poursuivent toujours en Syrie, mais hier, mardi 21 juin, Jakob Kellenberger, le président du CICR, a obtenu une promesse d'accès aux zones touchées par le conflit. Un accord délivré après des négociations avec le Premier ministre syrien, Adel Safar et le ministre des Affaires Etrangères, Walid Mouallem.

C'est un grand pas en avant qui va permettre d'aider de manière plus concrète les victimes des affrontements. Jakob Kellenberger qui s'est exprimé à propos de cet entretient a déclaré que "les discussions, franches et concrètes, ont porté exclusivement sur des questions d’ordre humanitaire, les responsables syriens se sont montrés réceptifs et ont accepté d’accorder au CICR et au Croissant-Rouge arabe syrien un accès plus large aux zones où sévissent des troubles" et d'ajouter:" Je vais suivre personnellement de près comment cet accord sera mis en pratique" révèle un communiqué du CICR


Le CICR: (Comité international de la Croix-Rouge) est à l'origine des Conventions de Genève et du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, dont il dirige les activités internationales dans les conflits armés et les autres situations de violence et a comme revendication, d'être une organisation impartiale, neutre et indépendante.



Interview: Tristan Mendès France dénonciateur de l'absurdité de la junte birmane

Depuis 1962, la Birmanie vit sous une vraie dictature militaire et ses habitants subissent les délires de généraux qui tiennent le pays d'une main de fer.

L'unique et très médiatisé Aung San Suu Kyi avait pourtant tenté de créer un parti d'opposition, la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND), opposée à la dictature en place et qui a remporté les élections générales en 1990. Des élections annulées par la junte. Elle se verra donc empêchée par le pouvoir en place, d'exercer son activité politique, assignée à résidence (peine levée en 2010) mais bénéficiera tout de même d'un important soutien international contre la junte birmane.

La junte en Birmanie, contrôle à peu près tout ce qui est possible, mais vu de l'extérieur, c'est un pays "paisible et merveilleux". Trop. Pour Tristan Mendès France et Gaël Bordier, tout cela est un peu étrange. Ils ont donc décidé de réaliser un documentaire sur l'absurdité du pouvoir en place en se faisant passer pour des touristes et ont tenté, à travers cette démarche, de se rapprocher au plus près des conditions de vies des habitants.





Interview de Géraud Burin Des Roziers: Reporter de guerre..

Le 30 décembre 2009, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, sont pris en otage en Afghanistan. C'est dans le cadre d'un reportage pour France 3, que les deux hommes ont été enlevés avec leurs trois accompagnateurs afghans, Mohamed Reza, Ghulam et Satar, par des talibans présumés dans la province montagneuse de Kapisa (60 km au nord-est de Kaboul). A l'époque, Nicolas Sarkozy avait créé la polémique, en expliquant qu'il regrettait " l'imprudence vraiment coupable" des deux journalistes, entrainant par la suite de vives réactions de Reporter Sans Frontières ainsi que beaucoup de leurs confrères. Tous avaient signé un texte, refusant que la réputation de Stéphane et Hervé soit ainsi "salie".

L'affaire fait débat et remet en question le travail des journalistes. Quelles limites se fixent-ils ? Doivent t-ils prendre le maximum de risques pour livrer un témoignage au plus proche de la réalité ? Le journaliste pakistanais, Shazad, correspondant pour l'agence de presse italienne Adnkronos, a été retrouvé gisant près de sa voiture, battu et torturé à mort. Il venait de rédiger un article sur les liens évidents (selon lui), entre l'armée pakistanaise et Al Qaida. Autre exemple flagrant le Honduras. Le journaliste Hector Francisco Medina Polanco, directeur de la chaîne régionale Omega Vision, qui avait échappé à deux précédentes tentatives de meurtre, a été assassiné le 16 mai 2011. Défenseur des droits humains, il animait un programme, dans lequel il abordait les questions de corruptions au sein du gouvernement.

Tunisie, Egypte, Libye, Syrie, s'inscrivent également, dans la lignée des pays où le métier de reporter devient périlleux. Le 17 mars 2010, quatre journalistes du New-York Times disparaissent dans l'est de la Libye. Jay Carney, porte-parole de la présidence américaine avait alors déclaré: «Notre position en général est très nette: les journalistes américains doivent être autorisés à faire leur travail, sans être harcelés ou arrêtés» rapporte Le Devoir.

Pour Géraud Burin Des Roziers, reporter de guerre, il est important d'être au plus proche des conflits. Depuis vingt ans, il couvre l'actualité dans les pays en guerre. D abord Lieutenant colonel dans l'armée, il a depuis troqué son arme contre une caméra. Embarqué avec l'armée française en Afghanistan, il décrit la position d'un journaliste, sur un théâtre d'opérations et explique comment maitriser sa peur, afin de rester concentré et vigilant .






Antoine Semerdjian

lundi 4 juillet 2011

Retour des violences en Tunisie.

Tunis, à moins de deux mois des toutes premières élections libres, le gouvernement provisoire a décidé, mercredi 8 juin, de reporter le scrutin. Selon le gouvernement la date du 24 juillet avait été prise à la hâte, peu de temps après les révoltes. Mais l'organisation, au vue des 82 partis politiques, qui s'affronteront, lors de l'élection destinée à designer la futur assemblé constituante, poserait aussi  problème :"Nous avons tenu compte de l'ensemble des opinions et décidé de reporter la date du scrutin au 23 octobre", a déclaré le Premier ministre par intérim Béji Caid Essebsi et d'ajouter que "l'important est de pouvoir organiser des élections libres et transparentes pour protéger la réputation de la Tunisie et préserver l'image brillante de sa révolution".

L'incertitude du gouvernement de transition pourrait-elle entrainer un nouveau soulèvement de la population tunisienne ? Pour le blogueur tunisien Bassem Bouguerra,  passé à tabac par la police tunisienne lors d'une manifestation début mai et cité par L'Express "la date du 24 juillet était la seule chose qui nous donnait un peu d'espoir! La commission électorale a estimé que les délais prévus par la Constitution tunisienne n'étaient pas tenables, nous lui demandons de le prouver, en toute transparence. Des appels à manifester en cas de report du scrutin ont d'ailleurs déjà circulé". Seule certitude, ce changement de date, ne fait qu'enliser les rapports population-gouvernement et les tunisiens ne se sentent toujours pas suffisamment représentés. Tout cela pose aussi problème aux grand partis  d'opposition. Et si le gouvernement tunisien ne tenait pas sa promesse ? Celle d'asseoir le pays dans une véritable démocratie. Après des mois de combats acharnés dans les rues, la population était parvenue à détruire 23 ans de pouvoir autocratique. Aujourd'hui les doutes subsistent encore. Inéluctable retour en arrière ?

Le 26 avril dernier, nous avions interviewé, Sihem Bensedrine, tenace opposante au régime de Ben Ali. Directrice de la radio Kalima (radio d'opposition) elle s'exprimait après la chute de Ben Ali. Pour elle rien n'avait vraiment changé et son point de vue sur les élections du 24 juillet était clair: "Nous n’avons toujours pas le droit de diffuser, comme je vous l’ai déjà dit, la nouvelle institution est la même que la précédente. Nous demandons la levée de la censure, car au même moment, les radios de Ben Ali continuent d’émettre, et elles ont toutes les libertés qu’elles veulent. Le gouvernement nous demande de justifier de tonnes de critères et de moyens financiers énormes, mais ils sont dans l’illégalité la plus totale, puisque il n’existe pas d’autorité de régularisation dans notre pays. Les gens de l’ancien régime ne veulent pas de nous dans le système médiatique. L’enjeu est clair : il y a des élections le 24 juillet en Tunisie, encore une fois, la peur de nous laisser nous exprimer est flagrante".

Mais le premier ministre tunisien, lui, persiste et signe: "Il y a des partis qui n'étaient pas d'accord, même le gouvernement n'était pas d'accord, mais notre mission consiste à tenir des élections libres et transparentes, la révolution et la Tunisie ont une réputation que nous devons protéger. "Nous avions un choix: dissoudre la commission (électorale), revenir à des élections organisées par le ministère de l'Intérieur et retomber dans les tares de l'ancien régime, ou garder la commission, nous avons donc décidé de la garder", a-t-il ajouté, rappelle Le Nouvel Obs.



Détail important dans le discours de Sihem Bensedrine  et qui rejoint indéniablement les points de divergences actuels des tunisiens avec le gouvernement, celui de la désinformation: "La voix de la rue, c’est ce qui les dérange. On a coupé la tête, mais les anciens du pouvoir sont toujours là, ils sont dans la police, la justice, la société civile. Il faut impérativement leur enlever le pouvoir et que les jeunes continuent de se mobiliser. Qu’ils "dégagent " comme on dit chez nous. Qu’ils arrêtent avec la censure et la désinformation" avait déclaré la présidente de Radio Kalima. Nul doute que le chemin sera long, avant que les tunisiens puissent retrouver le chemin de la démocratie et celui de la confiance. Kader Abderrahim, chercheur à l'Iris, était très clair quant à la transition vers la démocratie en Tunisie: "Il faudra probablement plusieurs années, pour passer d'un système à un autre, pour changer les hommes. Le progrès c'est une évolution pas une révolution. Les choses doivent se faire de manière évolutive, constante. C'est la meilleure façon, de renforcer et d'assoir la démocratie et l'état de droit. "

Antoine Semerdjian

Didier Billion, spécialiste du Moyen-Orient, chercheur à l'IRIS et rédacteur en chef de la Revue internationale et stratégique revient sur les violences en Syrie.

Si l'OTAN, avec la France en première ligne, ont été prompts à réagir aux massacre des libyens par l'armée du colonel Khadafi, la situation est toute autre en Syrie. Depuis des semaines, le peuple manifeste, demande à Bachar el-Assad de faire basculer le pays dans une vraie démocratie. Il n'en est rien. Les protestations du peuple sont réprimées par les armes et le sang que fait couler l'armée du président. La triste similarité de la situation en Libye et en Syrie n'amène pourtant pas les mêmes réactions. A Damas, les révolutionnaires attendent encore l'aide de l'OTAN et se contentent de discours évasifs et des menaces de sanctions de la communauté internationale.

Pourtant la situation est grave et la population, sans défense, souffre. Un étudiant témoignait encore récemment sur le site d'Amnesty International évoquant les violences que faisaient subir l'armée syrienne à la jeunesse du pays. Des jeunes, ramassés au hasard, emmenés dans des stades les yeux bandés, parfois même les mains liées, passés à tabac par les militaires. Certains on même le droit à des séances de torture, causant fractures et brûlures...

Malheureusement, il y a peu de chances que la communauté internationale ne réagisse autrement que par des avertissements ou sanctions économiques qui restent bien vagues. Pour Didier Billion, spécialiste du Moyen-Orient, chercheur à l'IRIS et rédacteur en chef de la Revue internationale et stratégique, la situation géographique et politique de la Syrie, sa proximité avec Israël, l'entente avec la Russie et la Chine rendent toute manœuvre concrète sur le terrain quasiment impossible.



Jean-Marie Fardeau, directeur France de Human Rights Watch. Il décrit dans cette interview, les conditions de vie des réfugiés syriens et tente d'expliquer la passivité de l'ONU face à la situation actuelle.

La répression syrienne s'accentue de jour en jour avec pour conséquence un véritable exode de la population mais également une division croissante de l'armée.

Plus de 8 500 Syriens ont donc trouvé asile en Turquie. Dix mille autres fugitifs sont rassemblés du côté syrien de la frontière, espérant être autorisés à la franchir. Les camps de réfugiés poussent à toutes les frontières (Turquie,Liban,Jordanie). Mais des dizaines de milliers de personnes continuent de descendre dans la rue et  se heurtent inexorablement aux tanks et à la volonté de tuer des autorités syriennes.

Alors pourquoi la communauté internationale et le conseil de sécurité n'interviennent pas?


L'Europe et et les Américains, tentent depuis plusieurs semaines de condamner les agissements du Président syrien, mais d'autres pays (Chine, Brésil, Inde ou Russie) restent totalement paralysés en raison de leurs relations diplomatiques importantes avec la Syrie. Didier Billion, chercheur et directeur de publication à l'IRIS explique que"Même si une motion était déposée au conseil de sécurité de l'ONU, les Russes et les Chinois ne la voteraient pas. D'autant qu'ils ont une alliance importante ainsi des que des contrats de commerce d'armes avec la Syrie."

La situation semble donc désespérée et ce statu quo pousse les ONG à prendre la parole. Human Rights Watch a ainsi publié  un communiqué accusant clairement le gouvernement syrien de " tueries systématiques et d'actes de torture par les forces de sécurité syriennes à Deraa depuis que les manifestations y ont commencé le 18 mars" précisant que "ceux-ci peuvent être qualifiés de crimes contre l’humanité". Nous avons rencontré, Jean-Marie Fardeau, directeur France de Human Rights Watch. Il décrit dans cette interview, les conditions de vie des réfugiés syriens et tente d'expliquer la passivité de l'ONU face à la situation actuelle.



Interview de Sihem Bensedrine. Fondatrice de la radio d'opposition en Tunisie "Radio Kalima"

Tenace opposante de Ben Ali , née le 28 octobre 1950 à la Marsa, dans la banlieue de Tunis, Sihem Bensedrine est une journaliste et défenseur des droits de l'Homme. Elle a étudiée en France,à l'université de Toulouse, où elle a obtienu un diplôme en philosophie avant de faire ces débuts professionnels pour le journal indépendant "Le Phare" en 1980.

Elle grimpe les échelons jusqu'à devenir rédactrice en chef du service politique pour Maghreb jusqu'en 1983. Les "émeutes du pains" et la crise qui en résultera en Tunisie auront raison de la survie du journal. Elle se tourne alors vers l'édition en 1988 et fonde sa propre maison, "Arcs" qui déposera le bilan suite à la crise des droits de l'Homme qui secouera le pays. La jeune femme persiste pourtant dans sa voie et devient directrice de la maison d'édition "Noir sur Blanc" en 1998.

Son combat pour les droits de l'Homme et la liberté en Tunisie prend un tournant quand elle fonde la même année le Conseil National Pour Les Libertés en Tunisie dont elle assume aussi le rôle de porte parole, lui conférant par la même occasion un statut d'énnemie du gouvernement en place.

Sa parole courageuse, lui servira à défendre la liberté de la presse ainsi qu'a condamner la corruption et les privilèges que s'octroient le gouvernement Ben Ali. Elle devient alors victime d'une campagne de diffamation, dans les journaux proches du gouvernement, décrite entre autre comme une prostituée, en raison de ses activités en faveur des droits de l'homme .

Un an plus tard, elle co-fonde avec Naziha Rjiba, une autre journaliste tunisienne,  le magazine en ligne Kalima. Elle sera arrêté en 2001 à l'aéroport international de  Tunis-Carthage, en représailles à une interview  télévisée dans laquelle elle dénonce les abus contre les droits de l'Homme et la corruption de la justice tunisienne. Elle est libérée un mois plus tard grâce à une campagne de soutien à la fois en Tunisie et à l'étranger (plus particulièrement en France). En 2004, Bensedrine est honorée par l'organisation Canadian Journalists for Free Expression qui lui remet un International Press Freedom Award en reconnaissance de son courage dans la défense et la promotion de la liberté de la presse.

Quelques semaines après la fuite du président Ben Ali, Sihem Bensedrine revient sur son combat et la situation toujours compliquée pour la liberté de la presse tunisienne.


Lesinfos.com : Vous avez été l'une des premières journalistes à dénoncer la corruption au pouvoir. Cette révolution et le départ de Ben Ali, c'est un peu l'aboutissement de votre combat ?

Sihem Bensedrine : C'est un peu prétentieux, je pense vraiment que c'est « notre « combat, celui des blogueurs, des manifestants, et celui de tout les Tunisiens qui ont vécus cette révolution, et qui ce sont battus contre les censeurs. C'est grâce à leur courage et à leur détermination, si Ben Ali a quitté la présidence de la Tunisie.

Quelle a été la part d'implication des femmes en Tunisie lors des révoltes ?

Les femmes se sont beaucoup impliquées, il suffit de regarder les images des manifestations à la télévision, elles étaient de partout. Cette révolution a aussi un visage féminin, les tunisiennes encourageaient même leurs enfants à descendre dans les rues. Elles ont vraiment participé à cette révolution. C'est aussi la preuve tangible que la révolte concernait tout le monde.

La situation actuelle du pays permet-elle la liberté d'expression ?

Non rien n'a changé : la liberté d'expression, fut l'une des premières revendications du peuple tunisien, avec la liberté des médias, et la liberté de ton dans la rue aussi. Aujourd’hui encore, les personnes qui manifestent sur l'avenue Bourguiba à Tunis, se font arrêter. La voix de la rue, c'est ce qui les dérange. On a coupé la tête, mais les anciens du pouvoir sont toujours la, ils sont dans la police, la justice, la société civile. Il faut impérativement leur enlever le pouvoir et que les jeunes continuent de se mobiliser. Qu'ils « dégagent » comme on dit chez nous. Qu'ils arrêtent avec la censure et la désinformation.
Pour vous donner un exemple concret, un de nos journalistes avait interviewé une vieille dame dans le nord de la Tunisie, elle lui expliquait les injustices qu'elle subissait depuis longtemps, la force de son témoignage est très importante, mais comme nous ne sommes que sur internet, cette dame ne se verra jamais, et c'est encore plus frustrant pour notre journaliste, car l'impact du net sur les Tunisiens est indéniablement moins important que celui de la radio, ou de la télé.

Justement pour Radio Kalima (la parole en tunisien ndlr) que vous avez co-fondé en 2000 avec Naziha Réjiba que va t'il se passer ?

Nous avons pris rendez vous avec le directeur de la communication en Tunisie, nous n'avons toujours pas le droit de diffuser, comme je vous l'ai déjà dit, la nouvelle institution est la même que la précédente. Nous demandons la levée de la censure, car au même moment, les radios de Ben Ali continuent d’émettre, et elles ont toutes les libertés qu’elles veulent. Le gouvernement nous demande de justifier de tonnes de critères et de moyens financiers énormes, mais ils sont dans l’illégalité la plus totale, puisque il n'existe pas d'autorité de régularisation dans notre pays. Les gens de l'ancien régime ne veulent pas de nous dans le système médiatique. L’enjeu est clair : il y a des élections le 24 juillet en Tunisie, encore une fois, la peur de nous laisser nous exprimer est flagrante. Mais nous nous battrons jusque au bout .

Qu'avez vous pensé de l’attitude de la France envers la Tunisie et des décisions prises ces derniers jours concernant les migrants Tunisiens ?

Je suis très déçue par le gouvernement français. Il a clairement cherché à maintenir Ben Ali au pouvoir et maintenant il nous considère comme des dangers publics. Il ne fait même pas un geste envers ces jeunes, un geste qui ne lui couterait rien. C'est l'avenir d'un pays qui est en jeu. La France doit se racheter, c'est lamentable.

Voir le reportage qu'Arte lui a consacré dernièrement :



Antoine Semerdjian